Écouter l’album Comforter de Bodywash, paru en 2019, est comme plonger dans une quatrième dimension où se succèdent des vagues sonores délicieusement complexes, à la fois émouvantes et intrigantes. Mais ce n’est pas tout… Laissez les écouteurs de côté, montez le volume et vous voilà soudainement debout, la tête en fête, en train de danser sur des rythmes envoûtants aux saveurs ensoleillées.
Pour le guitariste Chris Steward, cette dichotomie est intentionnelle : « C’est profond et savoureux, note-t-il. On entend quelque chose de nouveau à chaque écoute. »
Chris et sa partenaire musicale Rosie Long Dector composent et se produisent ensemble depuis 2014 ; c’est dans le sous-sol d’une résidence de l’Université McGill qu’ont eu lieu leurs premières sessions, que Chris décrit comme s’apparentant à de la musique shoegaze. « Ce fut instantanément onirique et éthéré ».
Le shoegaze — un sous-genre rock indie reconnu pour ses effets de distorsion, ses longs feedbacks et ses voix mystérieuses — décrit très bien le son de Bodywash, mais leur musique a évolué depuis leurs humbles débuts, elle s’est transformée et a donné naissance à un style tout à fait unique. « C’est brouillon et ça manque parfois de rigueur, mais c’est ce qui en fait la beauté », souligne Rosie.
Après le travail en studio, ils doivent « trouver la meilleure façon de recréer ces enregistrements devant public, c’est notre prochain défi », ajoute Rosie. Les cinq musiciens du groupe combinent leurs talents respectifs pour relever ce pari sur une scène, où l'on retrouve une seconde guitare et « beaucoup de pédales - des tonnes de pédales, s'esclaffe Chris. Avec assez de pédales, on peut grossir le son autant qu'on veut. »
Les tournées ayant été interrompues pendant la pandémie, Rosie est retournée préparer un diplôme de maîtrise à l’université pendant que Chris (natif de Londres, en Angleterre) s’est concentré sur le processus d’immigration complexe — avec une certaine inquiétude qui s’est même reflétée jusque dans leur prochain album, qui devrait bientôt sortir.
« Nous avons commencé à écrire ce prochain album immédiatement après la dernière production, donc certaines des chansons ont pris naissance dès 2018 », commente Rosie. Il a fallu cinq ans avant de compléter Comforter, mais Chris est d’avis que « le groupe s’est grandement amélioré pour cet album-ci », qui cette fois n’a pris que trois ans avant de voir le jour.
La plupart des pistes ont été enregistrées au studio Breakglass à Montréal et la formation prévoit une sortie en 2022 — avant de finalement présenter leurs chansons sur scène.
« Nous avons fait quelques prestations en streaming pendant la pandémie, et ça’ été une très bonne expérience. Et nous apprécions le système de passeport vaccinal qui nous a permis de présenter quelques concerts à l’extérieur cet automne, poursuit Rosie. Ça faisait bizarre de jouer devant une foule assise, ça c’est certain, mais ça nous a fait beaucoup de bien. »
Alors que des concerts sont prévus dans des festivals internationaux au printemps prochain, le groupe a très hâte de retrouver la route. Aussi, grâce à leur participation au Palmarès Blundstone volume V, tout le groupe aura de nouvelles Blundstone aux pieds pour arpenter la scène.
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