Moins de 24 heures plus tard, l'auteure-compositrice et chanteuse multidisciplinaire trouva dans ses courriels une invitation non sollicitée de l'age
nce artistique
d'Astrocolor. Serait-elle intéressée à collaborer avec eux ? « J'ai pensé : WOW
! C'est le groupe que j'ai entendu hier ! Y a quelque chose de cosmique
qui se passe », se souvient-elle.
«
Je pense que c'est ce qui est vraiment arrivé, souligne Neil James Cooke-Dallin
d'Astrocolor. On l'avait entendue sur CBC et les membres du groupe et nos amis
ont tout de suite allumé. On adorait sa voix. »
Astrocolor,
basé à Victoria, a ensuite fait parvenir quelques pistes à Cayley, à Edmonton.
« Celle qu'elle a choisie comportait des échantillonnages, du piratage et des
mélodies en boucle sur lesquelles je travaillais, précise Neil. J'étais fasciné
par ce style de production de la belle époque du hip hop. J'ai bidouillé une
chanson dans ce style et, pour une raison ou pour une autre, c'est celle qui
lui a plu. »
«
Ça m'a vraiment accroché, dit Cayley. Ça me rappelait une vieille chanson de
Burt Bacharach, avec un choeur de voix féminines. »
Le
groupe a travaillé sur la production numérique, puis en collaboration pour la
partie chorale, après que Cayley eut créé la mélodie et les paroles. Avant que
Neil et son épouse accueille Cayley dans leur bateau habitable deux ans plus
tard, ils n'avaient jamais eu ne serait-ce qu'un simple contact par vidéo. «
Dès la première recnontre, ça a cliqué ; c'était vraiment cool », se
rappelle Cayley.
La
piste synchronistique Paradise tient son titre de l'album du même nom
qu'Astrocolor a sorti en 2021, et pour lequel le groupe a été nommé Artiste de
l'année version instrumentale lors de l'événement Western Canadian Music Awards.
La nouvelle production d'Astrocolor, intitulée AstroJazz Vol. 1, a été lancée
ce printemps. « On a pris une direction plus costaude, plutôt instrumentale,
cosmique, teintée de jazz psychédélique, note Neil. Nous avons commencé à
écrire pendant la pandémie, alors c'était plus atmosphérique, moins dansant,
moins party. C'est ce que nous faisions avant la parution de Paradise.
« Les sessions d'enregistrement d'AstroJazz ont été très stimulantes. À
notre groupe de base se sont ajoutés d'autres musiciens et chanteurs. En
studio, on a installé différents espaces pour différents instruments, et tout
le monde pouvait proposer un riff — on pouvait choisir n'importe quel instrument
pour le jouer, selon son inspiration. Je ne me rappelle même plus combien
d'instruments j'ai joués sur cet album.
«
Le groupe Astrocolor est une sorte d'entité protéiforme, en constante mutation.
J'en suis le leader et les enregistrements se font dans mon studio. Quelques
musiciens forment le coeur du groupe
mais on travaille beaucoup en collaboration, ajoute Neil. Et notre
spectacle live reste très souple et adaptable. Lindsay Bryan est notre chanteur
principal sur scène, et nous avons interprété Paradise avec différentes
versions du groupe, mais on souhaite jouer avec Cayley très bientôt. »
L'implication
de Cayley dans les milieux de la musique, du théâtre et du cinéma l'ont
conduite à une participation au populaire événement Joni Mitchell’s Songs of a
Prairie Girl à Edmonton ce printemps, lequel a dû malheureusement être écourté
pour cause de maladie. Son dernier opus, How Else Can I Tell You?, paru en
2020, a reçu des critiques élogieuses pour la qualité de son écriture et son
sens artistique. « Quand je suis sur scène, en solo ou avec un groupe complet,
dit-elle, il s'agit simplement de s'ajuster. Pour ce projet avec Astrocolor, il
y avait quelque chose de magique qui se passait entre nous. »
Avec
le succès de Paradise, y a-t-il d'autres collaborations à l'horizon ?
Peut-être.
«
On ne sait jamais, quand on écrit en équipe, s'il va y avoir une synergie, une
complémentarité. Cette fois, ça a vraiment bien fonctionné », conclut Cayley.
«
Ça a été facile — et ça donne toujours d'heureux résultats quand c'est aussi
facile », renchérit Neil.