Blundstoon : une histoire d'amour entre une ville et ses bottes préférées

Affiché par Emily Klatt

En ce qui concerne les tendances mode, les étudiants de l’université de Saskatchewan ne sont pas les plus avant-gardistes. Toutefois, pour ce qui est des chaussures, on semble être à la fine pointe. De quoi je parle au juste ? La réponse est à nos pieds : l’humble botte Blundstone.

Au cas où vous vivriez sur une autre planète, les Blundstone sont ces bottes de travail en cuir faciles à enfiler, qui montent par-dessus la cheville, et que portent tous les gens les plus cool en ville. Une version col bleu de la botte Chelsea, la Blundstone a quelque chose de coriace et de rustique qui cadre parfaitement avec la ville de Saskatoon. Mais qu’est-ce qui fait que cette botte australienne est devenue si populaire dans les prairies ?

Les Blundstone ont une longue histoire. L’entreprise a été fondée sur l’île de Tasmanie au milieu des années 1800, par John et Eliza Blundstone, qui arrivaient en Australie de Derbyshire, en Angleterre. Les bottes sont apparues sur la scène internationale dans les années 90, puis Blundstone Canada fut créée en 1994.

Bien que Blundstone fabrique plusieurs types de chaussures, leur modèle le plus populaire est la botte de travail en cuir sans lacets qui monte à hauteur de la cheville. Officiellement, ce modèle spécifique s’appelle « L’Originale », mais tout le monde les appelle simplement les Blundstone (ou Blunnies).

Aujourd’hui, le Canada représente le troisième plus important marché Blundstone au monde. On peut s’en procurer chez plus de 450 détaillants à travers le pays. Les ventes sont les plus fortes dans les régions côtières, mais, même à Saskatoon, on les retrouve dans une dizaine de points de vente.

Plusieurs facteurs expliquent le fait que les Blundstone soient devenues si populaires à Saskatoon. Il existe bien sûr une raison très pratique : notre ville est sujette à des conditions météorologiques assez capricieuses — la pluie, la neige, le vent, la glace, et tout ça souvent dans une même journée ! Chaudes, adhérentes et imperméables, les Blundstone sont une solution idéale pour le climat imprévisible de Saskatoon.

Une autre excellente raison, c’est leur polyvalence. J’avoue avoir un parti pris quand j’écris cet article. Je possède des Blundstone. Je les adore et je les porte à peu près partout où je vais — du parlement provincial jusqu’au festival de musique de Ness Creek, et dans plusieurs autres endroits et circonstances. Elles s’adaptent parfaitement à une tenue sportive comme à une tenue plus habillée.

On peut aussi aimer quelque chose tout simplement parce que c’est cool. On a tous, à un moment ou un autre, suivi une mode — parce que c’était populaire, parce que nos amis le faisaient ou parce qu’on ne voulait pas se sentir exclus. Pourquoi ce serait différent avec Blundstone ? Il se peut très bien que la popularité des Blundstone soit due partiellement à cet effet de mode.

Mais ce n’est pas tout Saskatoon qui a monté dans le train Blundstone. Car, si plusieurs ne jurent que par elles, d’autres ne sont pas aussi enthousiastes.

Pour certains, la botte ne correspond pas à leur style. Les Blundstone ont vraiment un look très particulier, qui ne plaît pas nécessairement à tout le monde.

Le prix peut aussi être un facteur à considérer. Soyons réalistes : une nouvelle paire de Blundstone coûte relativement cher, comparé à d’autres chaussures.

Le coût peut varier d’un détaillant à l’autre, mais une paire de Blundstone modèle Original pour adultes se vend autour de 210 $, selon le site Web de Blundstone Canada, alors que d’autres modèles sont encore plus dispendieux. Pour plusieurs, c’est un achat qu’ils peuvent difficilement se payer, surtout quand on est étudiant avec un budget restreint.

Qu’on les aime ou non, les Blundstone semblent là pour rester. Qui sait, peut-être qu’un jour, les Blundstone deviendront si populaires en Saskatchewan qu’on créera un modèle tout spécialement pour nous — des Blundstoon, peut-être ?

Article paru originellement dans le journal The Sheaf

Photo par Lesia Karalash