Close Talker: Où l'on fait une pause, où on oublie le quotidien et on part en voyage sur les ailes de la musique.

En 2019, le groupe Close Talker entama une tournée éreintante mais combien satisfaisante à travers Canada, une odyssée qui dura en tout et partout un an et demi. Cette série de spectacles innovants et immersifs conçus pour écoute sur écouteurs seulement a été planifiée et exécutée méticuleusement et, depuis cette tournée, le groupe s'est fait plutôt discret. Nous avons rejoint le musicien Matt Kopperud pour savoir où en est le groupe en ce moment.

Blundstone : Parle-nous un peu de cette tournée.

Kopperud : C'était fantastique. Très, très cool. Avant-gardiste, à la fine pointe. Ce fut un privilège pour nous d'être à l'origine de ce concept, et ça a fonctionné parfaitement avec notre musique. Nous portons une attention artisanale à notre son et ces spectacles étaient complètement immersifs — limités à une soixantaine d'écouteurs. Le son était mixé pour que chaque personne se sente comme au milieu du groupe. L'écoute était identique pour chaque personne, il n'y avait donc pas de « mauvais siège » dans la salle.

Ce qu'il y a de fascinant avec la musique, c'est que tout le monde partage un même moment magique puis c'est fini, la musique est partie. Elle vous pénètre, vous transporte, puis elle est partie. Nous voulions capter ce moment si spécial des spectacles live, où l'on fait une pause, où on oublie le quotidien et on part en voyage sur les ailes de la musique.

Blundstone : Qu'est-ce qui s'est passé depuis ?

Kopperud : Nous avions travaillé tellement fort depuis quelques années, on a décidé de s'éclipser quelque temps. Deux d'entre nous avons eu des enfants. C'est étonnant comment vos priorités se réorganisent soudainement quand une chose — dans ce cas-ci une personne — devient le centre de votre vie.

Nous avons continué d'écrire et de créer, individuellement et à l'intérieur du groupe. Nous sommes très intègres en tant qu'artistes, et le processus créatif nous sert de moteur, d'inspiration et, avouons-le, d'exutoire.

Will [Quiring] pratique le métier d'arrangeur et il a participé à la production de documentaires super intéressants et vraiment cool. Il s'implique à fond dans tout ce qui est production, technologie et musique. Nous avons profité de ses talents pour enregistrer chez lui.

Quand Chris [Morien] revient à la maison [de Victoria], nous avons des sessions d'écriture intenses ; quand il est ailleurs, nous collaborons via le service postal. Ça prend un petit peu plus de temps, mais c'est amusant comme méthode de travail. C'est lui qui gère notre maison de disque, Slow Weather Music. On a mis tout notre cœur et notre sueur dans l'enregistrement de Close Talker ; par ailleurs, nous avons conclu des ententes avec des artistes formidables qui, selon nous, vont bientôt exploser sur la scène musicale.https://www.slowweather.com/

Blundstone : Quelle est votre prochaine étape ?

Kopperud : Nous nous sommes remis au travail récemment et nous mettons la touche finale à un album cet été. Après, ce sera le mixage puis le pressage sur vinyle et des tournages de vidéos. Nous prévoyons le sortir probablement l'été prochain. Et ça va être très, très bon ! L'humble petit gars des prairies en moi est franchement tout excité.

Nous allons continuer de nous produire sur scène et partir sur la route, mais, avec des petits enfants à la maison, je ne sais pas si on va s'embarquer dans une autre tournée de 30 spectacles. Si on peut activer nos neurones créatifs, collaborer et faire de la musique ensemble, nous serons entièrement satisfaits.