Après avoir tissé ses lignes de basse au sein du
formidable groupe alt-rock Heat, le Montréalais
Raphaël Bussières a pris une année de pause loin de sa vie infernale en tournée
et il en a profité pour renaître sous le nom de Lucill.
« J'ai pris le temps d'écrire et d'explorer, de
trouver mon propre son, dit Bussières. Cette pause-là m'a vraiment été très
très bénéfique, le fait de prendre le temps de me concentrer sur mes chansons
avant de redonner des spectacles. »
« Tu peux faire le tour du monde et donner une
tonne de spectacles, si tu ne te réserves pas du temps pour écrire, tu tournes
en rond. Tu finis par te brûler. »
Au début, ses influences étaient du côté de
l'Angleterre et des États-Unis, et, pendant des années, Raphaël a écrit en
anglais. « Je me concentrais toujours plus sur la mélodie et le feeling général
que sur les textes, souligne-t-il. Mais je n'aimais pas comment mes mots
sonnaient ni mon accent quand je les chantais. Quand j'ai commencé à écrire en
français, c'est le sujet et l'intention derrière les mots qui ont pris le
dessus. »
Ce changement a été une révélation pour Raphaël.
« J'ai pensé : je rêve en français, je suis
d'ici, je parle français, je pense en français. Je voulais être honnête et
sincère envers mon art, je pense que c'est une réaction normale, poursuit-il.
J'ai senti un grand bonheur juste de composer et d'écrire une chanson en
français. Après cette première chanson, j'ai pu trouver ma voix et m'assumer en
tant qu'artiste, et surtout en tant qu'artiste francophone. »
Sous le nom de Lucill, Raphaël commence à
s'imposer dans l'industrie musicale francophone. Il a d'abord produit un
premier EP, suivi de deux albums en 2020 et 2022 ; il travaille actuellement à
la production de son prochain album, prévu pour 2024. Le premier extrait de cet
album, intitulé Seul au monde, nous
plonge dans la pop feutrée et aérienne qui distingue sa carrière solo
jusqu'ici.
« Je voulais prendre plus de temps, peut-être
deux ans au lieu d'un seul, pour peaufiner mon prochain album à mon goût. Je
veux me concentrer sur les chansons, je veux les approfondir une par une. »
Plusieurs de ces pièces se feront en
collaboration et Raphaël a hâte de travailler en duo avec son amie Marie
Claudel. Jouer en solo est très intense, admet-il, et le fait de partager la
scène avec quelqu'un d'autre modifie la chimie du spectacle. Faire de la
musique avec d'autres artistes, j'adore ça. », conclut-il.
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