Mon histoire d'amour avec les bottes qui sontindubitablement les meilleures au monde a commencé sur un coup de tête. J'avaistraîné un ami avec moi de Los Angeles jusqu'en Australie pour aller courir sur320 kilomètres dans un désert torride appelé Nullarbor Plain. Absolument platet sans aucun arbre, il contourne la partie sud de l'Océan Indien, entreAdelaide et Perth, sur une distance de plus de 1600 kilomètres.
Quand on sillonne le Nullarbor en voiture, onaperçoit, à des intervalles de 80 à 245 kilomètres, une série de relaisroutiers. Il s'agit d'une combinaison d'hôtel, d'épicerie et de stationd'essence réunis sous un même toit, et il est préférable de vous y arrêterparce que vous pourriez très bien manquer d'essence ou de victuailles avant devoir le prochain relais. Mon ami et moi avons décidé, pour le plaisir, decourir dans la zone la plus stérile de la plaine — qui couvre quelque 320kilomètres. Il fallait en plus pousser devant nous un chariot rempli d'eau,parce que les sacs d'hydration n'offrent pas la quantité de liquide nécessaire poursurvivre sous la chaleur du Nullarbor pendant toute une journée.
Je m'étais entraîné consciencieusement et nousprévoyions courir entre 25 et 30 kilomètres par jour. Ce que je n'avais pasprévu, c'est l'effet de cette épreuve sur mes pieds. Pendant le jour, latempérature sur le Nullarbor peut atteindre 38 degrés Celsius, mais surl'asphalte noir, c'est encore pire et ça peut ressembler plus à une poêle àfrire. La chaleur traversait mes chaussures de course et atteignait mes pieds,mon talon et mes orteils étaient comme en feu. Au quatrième jour, je boitait.C'était comme si chaque pied atterrissait sur des débris de verre.
C'est au milieu de cet épisode de douleur que j'aiaperçu la chaussure de mes rêves. On passait la nuit au relais routier dePenong, celui dont on dit que les pompes à essence sont parmi les plusprofitables du monde. Le propriétaire portait la tenue de travail australienneclassique : un short court, des chaussettes au-dessus des mollets et une pairede bottes Blundstone.
Les Blundstone sont légères, confortables, elles offrent un excellent soutien et — voilà la clé —elles sont durables : une paire de Blundstone va endurer les écorchures et éraflures quotidiennement et vous rester fidèles pendant des années.
La marque Blundstone est aussi emblématique enAustralie que Levi’s et Carhartt le sont aux États-Unis ; tout comme elles,Blundstone a débuté en fournissant des chaussures robustes et pratiques auxouvriers industriels. Il y a vingt ans à peine, Blundstone restait encorefidèle à son héritage en tant que botte de travail, auprès des mécaniciensaustraliens, des travailleurs en usine, des ouvriers agricoles et des chauffeursroutiers qui, chaque jour, enfilaient leurs bottes lacées à embout en acier,robustes et durables. Au milieu des années 60, Blundstone a lancé son modèle500 — une botte à enfiler, à hauteur de cheville, dotée d'un élastique latéral,d'une semelle en caoutchouc ultra-légère et d'un fini brun luisant appelé «stout », à cause de sa ressemblance avec la boisson maltée. [Une versionthermique a déjà fait partie des choix recommandés dans le guide des bottesd'hiver de Wirecutter.]
C'est lors du passage au nouveau millénaire que le modèle500 est devenu plus qu'une botte sans lacets permettant de fouler des solsjonchés de débris, des champs labourés et des étables sans risquer de glisseret de tomber. Les jeunes australiens qui partaient explorer le monde, le sac audos, portaient des Blundstone, parce qu'elles sont légères, confortables etdurables, en plus de fournir un excellent soutien : une paire de Blundstone vaendurer les écorchures et éraflures quotidiennement et vous rester fidèlespendant des années.
D'autres compagnies offrent des bottes semblables, mais cequi rend la 500 si unique, c'est le fait qu'elle soit composée d'une seulepièce de cuir extra-épais. Le cuir est coupé en forme de V puis enveloppé etfaçonné jusqu'à constituer la botte tout entière, à l'exception d'un insertrenforçant au niveau du talon. Blundstone ajoute une assise plantaire amovible,qui s'ajuste naturellement à votre pied, ce qui rend la botte encore plusconfortable au fil du temps. Et on peut porter ces chaussures toute la journéeparce qu'elles sont exceptionnellement légères : une paire de bottes modèle 500pèse environ 400 grammes — à peine 57 grammes de plus que les chaussures decourse New Balance que je portaisdans le désert de Nullarbor Plain.
Quand nous sommes finalement arrivés à Perth en boitant (15jours après le début de notre périple), la première chose que j'ai faite a étéde me rendre dans un magasin spécialisé pour y acheter une paire de Blundstone500. Mes propres souliers de course, dont les péchés m'avaient plongédirectement en enfer, ont pris la direction de la poubelle. Mon ami et moiavons ensuite pris le train qui traverse le Nullarbor jusqu'à Adelaide, puisnous nous sommes rendus à Sydney — et je peux dire que j'ai porté mesBlundstone quasiment tous les jours depuis.
Je les porte pour toutes sortes d'activités : en randonnée,pour des promenades en ville, pour des réunions d'affaires (je les lave d'abordavec un nettoyant au citron), et pour sortir en soirée. Au travail, commebottes de protection, elles sont idéales. Je dois aussi avouer que j'aimesurtout mes Blundstone tout simplement parce que je n'ai pas besoin de leslacer. Elles s'enfilent et se retirent rapidement, et je n'ai rien à attacheret à détacher. (Je ne suis pas doué en ce qui concerne les lacets et c'estpeut-être votre cas.) Pendant l'été, je les porte avec des shorts et deschaussettes aux mollets, exactement notre hôte du relais routier australien austyle si particulier.
Tout comme moi, le monde entier a découvert les Blundstone.Elles sont très populaires en Israël, un israélien sur huit en possède unepaire, selon un représentant de l'entreprise. Un sondage rapide à mon studio dePilates cet hiver a révélé que quatre des sept paires de chaussures laisséesdans le vestibule étaient des Blundstone. Un avantage à cette popularité estque ces bottes sont faciles à trouver — plus besoin de les commanderdirectement d'Australie ; on peut se les procurer sur Amazon entre autres (maisportez une attention spéciale à la pointure — il faut convertir les pointuresaustraliennes en pointures canadiennes). Bien sûr, le club des adeptes deBlundstone n'est plus exclusif, mais c'est tout naturel : des chaussures aussifantastiques méritent d’être connues et portées dans le monde entier.
Article originel écrit par Dan Koeppel sur le site Wire Cutter.